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Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/177

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Aussi notre voyage s’effectua-t-il sans le moindre incident.


le capitaine de cointet.

Malgré les pertes considérables que nous avions éprouvées, je fus très satisfait du résultat obtenu, car dès le lendemain de notre retour à Fort-Archambault, je recevais la visite de messagers Baguirmiens envoyés par le sultan Gaourang. Ils étaient au courant de ce qui s’était passé à Kouno, et ils nous apprirent même que, quelques jours auparavant, une forte troupe rabiste envoyée en razzia de vivres chez les Toummocks avait été surprise, et avait perdu beaucoup de monde. Ils me dirent que Gaourang ne tarderait pas à arriver.

Cette dernière nouvelle me fit grand plaisir ; non pas que je considérasse les Baguirmiens comme des auxiliaires bien sérieux dans un combat, mais parce que, au point de vue moral, l’effet de notre jonction, que Rabah désirait empêcher, serait très grand sur les indigènes. Avant Kouno, en effet, Gaourang était fugitif ; grâce à notre intervention, il était en sécurité et la protection que nous lui avions promise s’exerçait efficacement. Il n’était pas douteux non plus que, lorsque nous reprendrions la marche en avant avec le sultan, nous disposerions d’effectifs plus imposants et surtout que nous trouverions plus facilement parmi les populations du fleuve une aide matérielle, dont nous avions grand besoin. Mais ce n’était pas le moment de perdre du temps. Je remis aux envoyés une lettre pour Gaourang, et je me préparai à revenir au Gribingui, afin