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Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/181

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Pendant que s’effectuait la concentration, je recevais une lettre du capitaine Robillot m’annonçant que Gaourang avait fait sa jonction avec lui à Fort-Archambault, que Rabah avait évacué Kouno quelques jours après le combat, juste le temps qu’il lui avait fallu pour radouber quelques mauvaises pirogues, afin d’y embarquer ses nombreux blessés et de les renvoyer sous escorte par le fleuve. Sa colonne principale effectuait sa retraite sur Logone et Dikoa par le Bahr-Erguig, pour s’y ravitailler.


le lieutenant martin.

L’arrivée des Baguirmiens avait permis de retrouver à Togbao les corps des Européens qui y étaient morts. Sur leurs indications, on put les identifier d’une façon certaine et leur donner une sépulture décente à Fort-Archambault.

Ainsi donc, tout avait marché aussi bien qu’on pouvait le souhaiter, en ce qui nous concernait ; la bataille de Kouno, livrée pour nous débarrasser de Rabah, avait produit le résultat attendu. Nous étions les maîtres du fleuve et rien ne s’opposait à notre marche, sinon la perspective d’une lutte avec la mission Voulet.

Grâce à l’initiative du Commissaire général, nous allions être en très bonne posture de défense, mais l’éventualité d’une marche en avant restait toujours douteuse, d’autant que les dernières dépêches du Gouvernement, non encore au courant du combat de Kouno, mais toujours sous l’impression du massacre de Bre-