Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/180

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De notre côté, en tenant compte des blessés qui, guéris, pourraient reprendre du service, nous avions à peine deux cent soixante-dix hommes capables de tirer un coup de fusil.


le capitaine bunoust.

C’était insuffisant. Il nous fallait des renforts à tout prix. Tout ce que je pus faire sur le moment fut d’envoyer vingt-quatre hommes à Robillot par le vapeur qui restait à sa disposition. Il se trouvait donc à la tête d’un peu moins de trois cents hommes. Je le mis au courant de l’affaire Voulet et lui interdis absolument tout mouvement en avant. Pour moi, apprenant l’arrivée prochaine du Commissaire général, M. de Lamothe, à Bangui, je me résolus à aller le rejoindre pour conférer avec lui de la situation.

J’arrivai à Bangui le 10 décembre, étant parti du Gribingui le 1er. M. de Lamothe s’y trouvait. Très ému par l’annonce du massacre de Bretonnet, il s’était décidé à remonter le fleuve pour avoir plus tôt des nouvelles. Il avait eu heureusement la bonne pensée d’amener avec lui une trentaine d’hommes, un capitaine d’artillerie, M. Bunoust, deux lieutenants, MM. Larrouy et Martin, et le maréchal des logis Papin. Ce personnel, qui faisait partie de la mission topographique du commandant Gendron, fut réquisitionné d’urgence et mis à ma disposition.

Les postes de Bangui et de Mobaye étaient invités à nous fournir trente hommes et le commandant des troupes du Haut Oubangui avait l’ordre de constituer un détachement de tirailleurs réguliers de soixante-dix hommes et de les envoyer au Chari sous le commandement d’un lieutenant.