VI
u moment où le lieutenant Meynier vint nous rejoindre
à Sada, la situation était la suivante. Son chef de mission,
le capitaine Joalland, dont on ne saurait trop louer l’initiative,
était installé en face de Goulfei, avec cent cinquante fusils
environ ; les troupes du Chari, sous le commandement du capitaine
Robillot, étaient à Fort-Archambault ; la mission saharienne
Foureau-Lamy, signalée à Zinder vers le 15 novembre,
devait être vraisemblablement en route vers le Tchad. Quant à
Rabah, il s’était replié, à la suite du combat de Kouno, sur
Logone et Dikoa où se trouvait déjà son fils Fad-el-Allah.
J’ai dit que toutes ces nouvelles m’étaient parvenues au moment où je regagnais le poste du Gribingui, après avoir été chercher des renforts. En attendant mon arrivée, le capitaine Robillot avait pris ses dispositions pour se mettre en communication constante avec la mission Joalland.
Cette communication étant assurée et réglée, le lieutenant Meynier se remit en route pour rejoindre le capitaine Joalland à Goulfei. Pendant que se passaient ces événements, le capitaine Bunoust, les lieutenants Martin et Larrouy m’aidaient dans la grosse besogne de la réunion du matériel nécessaire à la nouvelle campagne qui allait être menée contre Rabah et que j’estimais pouvoir durer plusieurs mois.