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Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/274

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Il me reste maintenant, pour terminer, à dire quels ont été les résultats géographiques obtenus.

J’eus, pour ma part, l’occasion d’effectuer un nouveau voyage sur le Tchad avec le vapeur Léon-Blot. Comme les eaux étaient encore presque basses, je puis affirmer, sans crainte de me tromper, que le grand lac est navigable en toute saison, à condition qu’on se tienne à une distance de trois à cinq kilomètres de la côte. À cette distance, les fonds sont de plus de trois mètres, augmentant beaucoup vers le large. Du côté Est, les bancs de sable sont très nombreux ; les grands fonds sont du côté Ouest. Nous sommes restés une huitaine de jours sur le lac et avons pu ainsi reconnaître tous les bras de son delta. Malheureusement, le temps nous manqua pour pousser jusqu’aux îles habitées par les Bouddoumas. Pirates et voleurs, ces indigènes ne manifestent pas grand désir d’entrer en rapports avec nous. Ce serait cependant chose très désirable, car ils sont relativement riches ; ils élèvent beaucoup de bœufs.

Les autres reconnaissances effectuées dans la région militaire par les capitaines de Cointet, de Lamothe, Bunoust, Galland ont permis l’étude des pays païens Sara, Nyellim, Boua. Le lieutenant Kieffer, partant de Maïnheffa, est redescendu jusqu’au 10e degré et de là a atteint le Logone dont il a suivi le cours jusqu’à Laï. Enfin, le capitaine de Lamothe a dressé des itinéraires chez les Arabes Daaguère, sur la rive droite du Chari, derrière Bousso.

Dans la région civile, on a délimité les divers bassins de la Kémo, de la Nana, du Gribingui, de l’Ombela et de la M’Poko. Enfin, le beau voyage de MM. Bernard et Huot a permis d’identifier, avec le Bahr-Sara, la rivière Ouahm, dont le voyageur Perdrizet avait remonté une partie du cours. Un des affluents de cette rivière Ouahm, la Fafa, navigable pour les pirogues, nous permettra vraisemblablement l’emploi d’une nouvelle route pour atteindre le bassin du Chari.

L’exposé de ces dernières considérations termine le récit de cette deuxième campagne qui, pour moi, dura exactement deux