Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/300

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ter un nouveau système, de provoquer de nouvelles instructions du département.

Mais à quoi bon discuter davantage. Loin du pays, loin de tout, abandonné à lui-même, il est nécessaire que l’Européen qui a la responsabilité des événements, ait aussi droit à l’initiative la plus grande. Cette initiative, qui doit amener le succès ou la défaite, lui est indispensable. Sa vie étant l’enjeu de la partie, il est juste qu’il soit juge des coups.

Ainsi donc le 16 janvier, de Béhagle se mettait en route et rejoignait Prins à Kouno.

Ce dernier, après avoir pris connaissance des instructions données à M. de Béhagle, se déclara prêt à lui prêter son concours, en lui faisant remarquer toutefois qu’il n’augurait pas très favorablement de la tentative d’essai de négociations avec Rabah.

De Béhagle lui répondit que le Ouadaï lui était fermé, le Baguirmi pris, il ne lui restait d’autre alternative, pour atteindre le Kanem, que de traiter avec Rabah.

Prins s’inclina, mais Gaourang, mis au courant de la situation, protesta par la lettre suivante adressée à Prins :



au nom de dieu
louange à dieu

Que la bénédiction et la grâce de Dieu soit sur son envoyé. De la part de la seigneurie, notre maître, le plus intrépide des vaillants, qui pratique le rite de Maleck…

Abd’Er Rhaman Gaourang, fils de notre seigneur et maitre Abd’El Kader (que Dieu prolonge sa vie. — Amen) À la seigneurie, l’homme de confiance Moussa (surnom de Prins) je vous témoigne honneur et respect et vous adresse le salut et la bénédiction divine.

Ensuite, je vous informe, Moussa, que votre père Gentil et moi, nous avons, en toute confiance et de bonne foi, passé un pacte, et comment, vous rompriez les engagements pris et le pacte passé entre Gentil et moi ? Nos conventions, la bonne foi