Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/308

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Le 25 au matin, j’ai confié au lieutenant Durand Autier, la délicate mission d’aller porter aux avant-postes de Rabah une lettre, dans laquelle j’annonce mon arrivée à ce dernier et l’informe que nous n’avons aucune intention agressive contre ses états sur la rive gauche du Chari. Je lui dis me refuser à croire le bruit qui m’est rapporté et d’après lequel il retiendrait prisonnier M. de Béhagle, venu à lui avec des paroles de paix et confiant dans les assurances de sécurité qui lui avaient été données.

Le lieutenant Durand Autier parti avec la baleinière et quinze miliciens d’escorte, a ordre d’attendre la réponse de Rabah et M. de Béhagle à Mainfa. Je l’ai complètement prémuni contre tout piège qui pourrait lui être tendu.

Le 4 au soir, je recevais de lui une lettre, m’annonçant la nouvelle reçue également par le sultan d’une panique considérable sur tout le fleuve, provoquée par une nouvelle razzia des gens de Rabah, sur la rive droite et jusque dans le sud de Mainfa.

Le bruit de la mort de M. de Béhagle fut même rapporté, mais j’espère qu’il en est de ce bruit comme de celui qui, grossissant cette razzia de vivres, annonçait que Rabah en personne marchait sur Kouno, pour venir s’emparer des armes et des munitions avant l’arrivée du vapeur.

M. Durand Autier, arrêté un instant, a dû reprendre la route vers le nord.

Rabah. — D’après les bruits qui courent ici Rabah aurait fait venir M. de Béhagle, seul à Dikoa. Il ne lui aurait pas permis de loger dans la ville, mais à l’extérieur, où il est gardé à vue. Il aurait fait désarmer ses gens restés à Koussouri.

Depuis l’engagement de Prins avec les gens d’Ali Ferridj, Logone a été complètement évacué et toutes les troupes de Rabah actuellement concentrées à Koussouri et Goulfei.

De Béhagle. — Ainsi que je l’ai dit, il me parait malheureusement certain, que nous devons considérer M. de Béhagle comme prisonnier. Il comptait rester absent de Kouno trois mois