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Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/310

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après, c’est-à-dire le 2 août au soir, les deux baleinières en acier sous la conduite de Matar-Sow arrivèrent avec un nouveau courrier.

La situation s’était aggravée soudainement ; le péril pour les nôtres était grand.

Voici en quels termes s’exprime Bretonnet en date du 16 juillet :


Monsieur le Commissaire général,

J’ai l’honneur de vous rendre compte des événements qui se succèdent avec une rapidité inouïe depuis mon dernier rapport du 6 juillet.

Le 7 juillet, rentrait à Kouno, le lieutenant Durand-Autier, parti de Laffana le 2 juillet. Il avait pu constater la fuite, en masse, de tous les riverains du fleuve, interroger tous les chefs fugitifs et acquérir la certitude de la marche en avant de Rabah, dont les avant-postes venaient occuper Laffana presqu’aussitôt après son départ. Mais le sultan me certifia à nouveau, comme quelques jours avant, qu’il n’y avait là qu’une forte panique et il ne fut pas donné suite au projet qui avait été adopté aux premières nouvelles de quitter Kouno, absolument indéfendable, avec le peu de forces dont nous disposions, pour Togbao, au pied de la montagne des Niellim, à vingt kilomètres en amont. Le 9 au soir, arrivait la nouvelle de l’arrivée de Rabah à Maffaling, où il se fortifiait, et de l’occupation de Laffana et Bousso par ses avant-postes.

Malgré l’opposition du sultan, qui persistait à ne vouloir considérer ces actes que comme de simples razzias, le départ pour Togbao fut décidé et l’évacuation de Kouno, ville ouverte, commença le 10 juillet au matin. Nous mêmes quittâmes Kouno le 11 au matin, avec le sultan et ses troupes, environ quatre cents fantassins et deux cents cavaliers.

Dès l’arrivée, nous commençâmes les travaux de défense : construction de palanques et d’un fortin sur le mamelon Ouest.

Le 15, nous apprenons la présence des cavaliers de Rabah à