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Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/311

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Miltou, et enfin le soir, 16 juillet, à la tombée de la nuit, l’occupation de Kouno par l’ennemi.

L’attaque ne saurait donc tarder à avoir lieu et il a fallu cette circonstance pour décider le sultan à me donner enfin les pirogues et les armements de boat et de la baleinière que je ne pouvais obtenir jusqu’à ce jour et qui me sont indispensables pour envoyer chercher la compagnie Jullien et vous adresser ce courrier.

Je me hâte de vous annoncer que, bien que ne disposant que de quarante-quatre miliciens et de vingt bacongos ou boys armés, nous sommes en état avec les quatre cents barguirmiens environ, armés de fusils, et grâce à notre fortin et à notre artillerie (trois pièces de 4), de faire bonne contenance et d’infliger des pertes sérieuses à l’ennemi que je compte bien obliger à la retraite.

En résumé, en ce qui concerne Rabah, ce dernier ayant décidé, après le combat de Prins avec Ali Ferridj, près de Koussouri, de venger cet échec de ses troupes en venant à Kouno s’emparer et de Prins et du boat, concentra ses troupes à Kousseri ; quand il fut prêt, il passa le fleuve de façon à le remonter par la rive droite garnie de gros villages riches en vivres ; arrivé à Baleignéré, il y apprit l’arrivée à Kouno, de canons, fusils et munitions, d’où temps d’arrêt. Nouveau temps d’arrêt à Maffaling où il reçut ma lettre et apprit la présence à Kouno, auprès du sultan du Baguirmi, de sept blancs. Il y passa environ huit jours à se fortifier ; puis, sur de nouveaux renseignements sur l’état exact de nos forces, reprit la marche en avant.

Sultan du Baguirmi et Baguirmiens. — Le sultan Gaourang, malgré la duplicité de son caractère, a le grand mérite d’être brave. Il n’en est malheureusement pas de même de ses sujets. Il m’avouait encore aujourd’hui ne pouvoir compter réellement que sur ses eunuques et sur ses esclaves qu’il a élevés lui-même. Il me déclare que, sans ma présence, les dispositions prises et la construction du fortin qui ont ramené la