Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/312

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confiance, presque tous ses sujets libres l’auraient abandonné à l’annonce de cette arrivée de Rabah.

Malgré tous les services que nous lui rendons, j’ai chaque jour à lutter contre sa duplicité, mais je ne m’en étonne pas ; il est comme tous les autres princes musulmans que j’ai connus.

Dans une situation désespérée, et ne pouvant compter que sur nous pour l’en tirer, il désire et craint tout à la fois notre aide, car pour lui, il le sait bien, si nous sommes les sauveurs d’aujourd’hui qui lui sont indispensables, nous sommes les maîtres de demain, dont il craint de ne pouvoir se débarrasser quand il n’en aura pas besoin.

Nous sommes en plus les chrétiens que l’élément hostile : Fezzanais, Tripolitains, Ouadaïens lui reproche d’introduire dans le pays. Il nous subit maintenant contre l’ennemi commun ; nous devons plus tard nous imposer et compter avec lui quand cet ennemi aura disparu, si nous n’y mettons bon ordre dès maintenant et si nous lui fournissons trop d’armes.

Cette situation est d’ailleurs la même partout au début ; il n’y a pas lieu d’y attacher une gravité qu’elle n’a pas ; c’est une simple question de doigté pour laquelle la tâche nous sera de beaucoup facilitée dans quelques jours, quand on nous aura vus à l’œuvre.

Signé : Bretonnet.


Le même courrier apportait encore deux lettres l’une pour le capitaine Jullien l’invitant à se mettre en route immédiatement, l’autre adressée à M. Perdrizet. Je les cite toutes deux.


Lettre pour M. Perdrizet.

J’ai l’honneur de vous prier d’apporter tout votre concours au capitaine commandant la compagnie du Chari en vue de faciliter son départ rapide pour le Baguirmi.