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Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/39

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promit de nous approvisionner et de faire prévenir Azangouanda. Nous étions alors au 1er janvier 1806.

Partis de Ouadda le 12 décembre, nous avions donc mis dix-huit jours, arrêts compris, pour franchir une distance à vol d’oiseau d’un peu plus de 60 kilomètres au Nord de notre point de départ et nous avions transporté soixante-dix charges…


pileuses de mil.

Ce résultat était mince et profondément décourageant. Aussi cette journée du 1er janvier fut-elle pour moi remplie d’amertume et de tristesse… Une lueur d’espoir me revint après un examen plus approfondi du petit cours d’eau sur les bords duquel nous étions campés. Peut-être pourrait-on y naviguer en pirogue. Si oui, la partie n’était pas perdue. Il fallait d’abord voir en quels termes nous serions avec les indigènes, nos nouveaux hôtes.

Dès la première entrevue avec les N’dis, ainsi s’appelaient-ils, la glace fut rompue. Azangouanda, un de leurs grands chefs, qui avait un traité avec Maistre, ayant constaté le profit qu’il y avait à nous avoir chez lui, nous apporta ou nous fit apporter tous les vivres que nous pouvions souhaiter à des prix ridiculement bas : deux cuillers à café de perles de verre, soit environ 0 fr. 20 pour une poule ; 0 fr. 80 pour un cabri. Quant au manioc, qui pour nos Sénégalais et pour nous-mêmes remplaçait le pain, nous en pûmes constituer de suite un stock assez important. Il y a plusieurs manières de préparer le manioc ; aucune, à mon avis, ne vaut celle qu’emploient les N’dis : la racine plongée