Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/52

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Arrivé à Ouadda, où je laissai Prins, je me rencontrai avec mon excellent ami, le docteur Cureau, désigné pour servir sous les ordres de M. Liotard, Commissaire du gouvernement dans le Haut Oubangui ; il devait le remplacer le cas échéant. Nous fîmes route ensemble et arrivâmes à Mobaye le 31 juillet. La factorerie de Banzyville était bien en liquidation ; je m’y approvisionnai de près de deux cents colis, principalement de perles dont une bonne moitié au moins n’avait pas cours sur la rivière, et qui me furent cédées presque pour rien. C’était la fortune. En route donc pour le retour aux Ungourras. Le 6 août, nous arrivons à Ouadda. Nous étions occupés à organiser le convoi de pirogues, quand une fumée épaisse apparaît sur le fleuve. C’était le Faidherbe qui, sous le commandement de M. de Mostuejouls, avait franchi les rapides et se dirigeait sur le poste. Aurais-je donc en une fois toutes les satisfactions ? De Mostuejouls était le mécanicien destiné par ordre ministériel pour servir sous mes ordres et monter le vapeur. Plus de doute, c’est bien lui ; il accoste, mais, cruelle déception ! il n’a pas reçu l’ordre de nous rejoindre, il a tout simplement mission de porter à Liotard un pli extrêmement urgent.


m. de mostuejouls, d’après le « monde illustré ».

Sur ce navire long de 16 mètres, outre de Mostuejouls, il y a encore deux autres mécaniciens, le second-maître Suiry et un sergent sénégalais, Demba Doucouré. Brazzaville avait bien fait les choses, trois mécaniciens pour ce petit bateau et aucun pour