Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/195

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il eut reconnu son utilité, et qu’il vit qu’aucun danger ne l’accompagnait, il laissa faire, ou favorisa en dirigeant. À la tête de ce mouvement était un homme, père et chef de cette philosophie politique, le comte de Saint-Simon, d’une imagination puissante, quoique le plus souvent prête à s’égarer, mais ayant posé le premier ce principe du perfectionnement social et de l’amélioration du sort de tous les hommes.

Un développement sans borne de l’industrie était la base de son système, aussi s’avisa-t-il un jour de créer le mot industriel qui eut une grande fortune.

Napoléon fut frappé de certains travaux publiés par M. de Saint-Simon de 1810 à 1822. Rechercheur des hommes de force comme il l’était, il fixa ses regards sur ce novateur. Mais s’il rencontra juste en ce qui touchait le génie du philosophe, il se méprit sur sa véritable capacité ; il voulut en faire un homme d’action, et il se trouva que le penseur ne savait rien de plus que penser. Nommé successivement préfet à Avignon, puis à Nancy, M. de Saint-Simon ne fit que des fautes et se montra très-médiocre administrateur. Au bout de deux années, l’empereur lui retira ces fonctions et créa pour lui une place de directeur de l’industrie, sous les ordres du ministre