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du commerce. Mais là encore, le comte de Saint-Simon, trop inférieur ou trop supérieur peut-être à cette place, n’y apporta que des théories vagues, et une administration désordonnée. L’empereur, dégoûté de plus en plus de cet homme, dans lequel, à côté de tant de fautes, il lui fallait reconnaître un esprit d’une si haute portée, lui ôta définitivement tout service actif, pour le reléguer dans les vaines fonctions de conseiller d’état en service extraordinaire.

Saint-Simon mourut tranquillement, et fort délaissé de l’empereur, en juin 1827.

De son vivant, une réunion de jeunes gens l’ayant choisi, malgré ses refus, pour leur maître, arborèrent son nom à la tête d’une doctrine philosophique qu’ils façonnèrent en manière de religion. Ils firent de Saint-Simon une sorte de dieu, et se nommèrent Saint-Simoniens. Mais le conseiller d’état, très-offensé de cet enthousiasme, ne trouva d’autre moyen de se purger de cet apothéose qu’en intentant à ses opiniâtres disciples un procès qui occupa alors vivement les esprits et dont on se souvient encore.

Si l’empereur, très-irrité de tous ces mécomptes dont nous avons parlé, avait fini par voir le comte de Saint-Simon avec un déplaisir