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Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/205

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leurs, ce trône de Charles XII et de Gustave Wasa n’était pas fait pour diminuer l’exaltation chevaleresque du nouveau souverain qu’on y avait assis. Aussi, le roi de Suède répondit-il par le mépris à cette lettre du souverain de l’Europe.

Peut-être aussi était-ce, de la part de l’empereur, un calcul profond, et savait-il que cette lettre mettrait Murat dans la nécessité d’une révolte ouverte, et lui dans le droit de le punir, car il semblait fatigué de ce beau-frère, et cette conquête de Sardaigne n’était point sortie de sa mémoire.

Quoi qu’il en soit, le roi de Suède reçut avec la plus grande indignation la lettre de l’empereur. Ayant rassemblé immédiatement le sénat, il en donna lui-même lecture à haute voix. Après quoi, il s’adressa aux sénateurs, et leur demanda s’il était possible à un roi et à une nation de supporter un pareil outrage. Quant à lui, ajouta-t-il, il aimait mieux perdre vingt fois la vie que de ne pas venger son honneur. En conséquence, il annonça qu’il se déclarait délié de toute servitude et de son serment envers l’empereur des Français, et en état de guerre avec lui. Il protesta de son amour pour la Suède, et finit en déclarant qu’il ne pouvait