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Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/258

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Mahmoud, sans se méprendre à la lâche incertitude de ces gouverneurs, ne parut pas s’occuper de leur retard ; son armée lui semblait à leur défaut assez puissante pour combattre quand l’heure aurait sonné.

Pendant ces préparatifs des Turcs, la grande armée française, sous les ordres du roi d’Espagne, était entrée en Asie. N’ayant pas trouvé d’obstacles elle s’était avancée jusqu’en Syrie. Le sultan avait en effet retiré ses troupes de la Turquie d’Asie pour les réunir tout entières, comme nous l’avons dit, près de Saint-Jean-d’Acre, et placées là elles empêchaient la jonction des deux armées européennes.

Napoléon venait, après sa courte expédition d’Égypte, de regagner son armée au midi de la Syrie ; confiant dans sa gloire, il conçut le projet d’anéantir d’un seul coup et par une surprise l’armée mahométane. Il résolut donc de ne pas attendre l’arrivée du roi d’Espagne, et suivant le bord de la mer afin d’être soutenu et ravitaillé par sa flotte, il s’avança à grandes journées vers Saint-Jean-d’Acre. Il avait avec lui plus de cent trente mille hommes ; il était accoutumé d’ailleurs à vaincre avec des forces moindres que celles des vaincus ; il comptait sur le courage de son armée, sur la surprise de son arrivée, sur