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En leur adressant ces paroles, il les regardait avec attention. Et comme ils lui demandaient des détails sur sa blessure, il leur montra sa jambe, dont la lésion légère n’offrait aucun caractère inquiétant.

Les généraux à cette vue et à ces paroles reprirent espérance.

Il fit sur-le-champ rassembler les troupes qu’il passa quelques instants après en revue. Il traversa tous les rangs, et ses paroles consolatrices vinrent les tirer de leur affliction, et ils se rassurèrent en voyant l’empereur calme et insouciant de sa blessure.

On sut dans cette journée quels étaient les résultats de ce grand désastre : le prince de Neuchatel, major-général de l’armée, les maréchaux duc de Trévise et duc Gouvion Saint-Cyr, et douze généraux de division ou de brigade étaient morts et étaient restés sur le champ de bataille avec plus de trente-cinq mille hommes, tous morts aussi ; car, dans leur barbare fanatisme, les Turcs n’avaient pas voulu faire un seul prisonnier.

Toute l’artillerie était tombée en la possession des Turcs. De cent trente mille hommes, il ne restait à El’mayr que quatre-vingt mille soldats : le reste avait été détruit ou dissipé.