Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/269

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Damas, et s’emparer de cette ville, véritable clé de l’Asie ; le roi Joseph surtout appuyait vivement cette opinion. « Damas, quoique très-forte, disait-il, était en ce moment occupée par des troupes turques assez peu nombreuses. On s’en emparerait facilement, et la grande armée française, avec d’immenses ressources, y devait trouver encore une position inappréciable qui la rendrait maîtresse de cette partie de la Syrie, si favorablement placée entre l’Europe et l’expédition d’Orient. »

Tous étaient frappés des avantages de cette proposition, et l’on n’attendait plus que l’assentiment de l’empereur. Jusque-là il était demeuré silencieux et comme retenu dans sa pensée ; mais, se levant tout-à-coup, il dit :

— « Rester devant Damas serait une faute. Il faut que l’armée marche à Jérusalem. Je ne suis pas d’humeur à épuiser, comme Alexandre, mon temps et ma fortune devant une nouvelle Tyr. Il faut que le temps probable de ce siége ne se soit pas écoulé que l’Asie soit déjà conquise, et pour cela nous marcherons à Jérusalem. »

Et comme, à ce nom de Jérusalem, tous restaient dans la stupeur, et ne pouvaient comprendre une décision qui faisait marcher l’ar-