du prince Constantin, et Bernadotte fut relégué et gardé dans une des ailes du palais impérial.
Cette entrée d’une armée immense et victorieuse dans la magnifique ville de Saint-Pétersbourg avait attiré la foule et une admiration générale. Les journaux du temps racontent les adresses, les flatteries, les fêtes brillantes qui accueillirent les Français ; mais l’empereur refusa tous les hommages, et ne voulut recevoir personne avant d’avoir réglé les intérêts des empires.
Le surlendemain, 17 octobre, au matin, il fit annoncer une entrevue à l’empereur Alexandre ; Bernadotte y fut appelé ; l’empereur y parut avec le roi de Naples et le prince Eugène. Cette entrevue dura deux heures, et eut lieu dans le palais des czars. Trois sièges étaient disposés auprès d’une table ; Napoléon, Alexandre et Murat les occupèrent, Bernadotte et Eugène restèrent debout.
« Écoutez, dit l’empereur en prenant le premier la parole ; tous deux vous êtes mes prisonniers, mais je distingue vos actions… Vous, sire, vous combattiez pour la Russie, pour votre pays… Vous, monsieur le maréchal (en s’adressant à Bernadotte), vous avez oublié que