Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/308

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

opiniâtres. Depuis trente siècles les eaux de l’Euphrate, qu’il avait fallu détourner d’abord pour construire ce pont souterrain, avaient roulé sur lui sans le détruire, sans même l’altérer. Quand les approches en furent décidément reconnues, Napoléon, sans attendre un entier déblaiement, y entra lui-même le premier, et le parcourut hardiment à travers toute la largeur du fleuve. Il traînait à ses côtés ces mêmes savants dont nous parlions dans le précédent chapitre, et qui le suivaient avec une admiration égale à leur terreur. Le grand homme, dans ces doubles profondeurs de la terre et des eaux, les plaisantait encore sur leur incrédulité ; et, parvenu au milieu du souterrain, il leur dit en souriant : « Eh bien ! messieurs, sommes-nous à Babylone ? »

Mais ils ne répondaient pas, tant ils étaient dans la stupeur.

L’empereur sortit également le premier de ces voûtes, et montant un long escalier tournant qui s’élevait jusqu’à l’autre bord, il entra dans le palais de Sémiramis dont les ruines offrirent peu d’intérêt.

Si quelque chose, cependant, pouvait surpasser ces prodiges, ce furent sans doute les travaux exécutés sur la montagne de Bel. Na-