Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/314

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tèrent rien de remarquable. L’Asie, frappée à mort à Jérusalem, se débattait encore comme dans les dernières convulsions de son agonie ; mais elle ne pouvait plus se relever.

Une seule catastrophe signala cette campagne. Le général Rapp périt victime d’une infâme trahison, qui ne tarda pas à être vengée d’une manière terrible. Le général Rapp avait été chargé d’envahir et d’occuper avec sa division la province la plus septentrionale de l’Afghanistan, celle de Balkh, qui est l’ancienne Bactriane. La soumission de ce pays paraissait complète, et le général, avec quinze cents hommes, était lui-même à Balkh. Il avait été accueilli en maître, et, il le croyait, en ami dans cette ville perfide ; chaque jour amenait de nouvelles fêtes, où les habitants déployaient leur luxe d’Orient pour mieux célébrer les conquêtes des Français.

Le 22 juillet, la plus magnifique de ces fêtes fut annoncée, dès le matin, à son de trompe. Sur les bords délicieux du Dehaz, au milieu des plaines enchantées qui entourent la ville, un banquet immense avait été préparé pour les troupes françaises ; les vins les plus exquis de la Perse coulaient en abondance ; les jeunes femmes du sérail, que, dans leur effervescence