Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/349

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Napoléon se lève au 1er mars 1815, et repoussant son île d’un pied, il pose l’autre en France, marche pendant vingt jours, au milieu des acclamations unanimes, entre à Paris, trouve le lit encore chaud du roi que sa venue chasse, s’y couche et se réveille au matin du 21 mars, encore empereur de France et des Français.

Mais comme si cette grande invention l’eût épuisé, l’auteur fléchit aussitôt et retombe au plus bas ; il ne sait plus que créer d’horribles désastres. Il invente je ne sais quel nom funeste de Waterloo, à qui il immole cent mille Français ; et ne pouvant rien imaginer de nouveau après cette infamie, il refait les mêmes calomnies, redit une autre invasion d’ennemis en France, raconte encore des restaurations, et répudie une dernière fois Napoléon qu’on va jeter sur une autre petite île de l’Océan, à deux mille lieues de l’Europe, où le grand homme meurt quelques années plus tard d’un squirre dans l’estomac.

Voilà ce que ce menteur a fait de Napoléon et de l’histoire, et malgré cette confusion inouie d’absurdité et de honte, je ne sais quel caprice l’a accueilli avec un intérêt dont on ne peut guère se rendre compte. On a rappelé ces choses avec complaisance dans les conversations et dans les livres, on en est venu à ce point d’y