Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/369

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l’égard de l’empereur et des siens, et cette surprise augmentait son émotion. Aussi, témoignait-il hautement sa reconnaissance et son admiration pour un si singulier hommage.

Il resta dix jours dans l’île, se promenant souvent autour de son colosse, le contemplant avec orgueil et amour, en frère et en maître.

Les quatre vaisseaux égarés par la tempête avaient éprouvé de leur côté le même étonnement à la vue du pic de Ténériffe ainsi transformé ; ils s’étaient dirigés vers l’île, où ils retrouvèrent le vaisseau impérial.

Pour compléter ces merveilles, et comme si la nature avait voulu participer à ces hommages, le volcan eut sa furie et ses flammes pendant le séjour de l’empereur à Ténériffe. La nuit surtout faisait apparaître un sublime spectacle : la statue se détachait du ciel, découpée par la lumière de la lune ; le volcan dardait ses flammes au sommet, et couronnait comme d’un panache de feu la tête de Napoléon, tandis que la lave liquide et rouge circulait sur sa poitrine, et y dessinait, comme un large cordon, un fleuve de pourpre et de flammes.

Et, quand il se fut rassasié de cette gloire, il quitta l’île avec sa cour et ses vaisseaux, et se dirigea vers l’Europe.