Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/382

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mes tricolores. Tous disaient que les prédictions des temps passés étaient accomplies ; tous apportaient leurs idoles, dont la divinité était épuisée, disaient-ils ; ils les foulaient aux pieds avec délire, et les brûlaient eux-mêmes devant la croix victorieuse. Les sectes mahométanes rejetaient leur islamisme, et l’impulsion était si violente, que les nations venaient spontanément au-devant des Français, pour abjurer plus tôt leur culte et leur indépendance.

Tous demandaient Napoléon, et l’absence de la divinité agrandissait encore le mystère.

Les armées européennes admiraient cet accueil et cette soumission que leur faisait le nom seul de leur empereur. Partout elles étaient fêtées ; tout leur était apporté en abondance, et les rigueurs inaccoutumées de ces climats leur étaient amoindries, et les obstacles aplanis par les Africains qui les servaient avec un dévoûment exalté.

Les routes de l’Afrique, devenues chemins militaires sous les soldats de Napoléon, furent alors rendues libres aux découvertes. Cette grande et mystérieuse partie du globe fut désormais sillonnée et parcourue dans tous les sens ; les voiles qui la recouvraient tombaient à chaque pas ; ses fleuves, sans commencement