Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/398

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et affectation, et cherchait avec cette urbanité naïve, qui était une de ses manières, à faire deviner à l’usurpateur la nécessité de quitter le siège usurpé ; mais soit qu’on ne le comprît pas, ou qu’on ne voulût pas le comprendre, l’inconnu restait à cette place.

M. Ampère, s’enhardissant de plus en plus, commençait à murmurer plus distinctement ; il disait à ses voisins d’une façon détournée, mais assez claire pour que l’inconnu pût le comprendre, qu’il était étrange que l’on prît ainsi une place sans autres formes ; et comme il rencontrait partout un sourire silencieux, il éprouva un véritable mécontentement, et dit à haute voix à M. Geoffroy Saint-Hilaire :

— « Monsieur le président, je dois vous faire remarquer qu’une personne étrangère à l’académie occupe un de nos sièges, et a pris place parmi nous. »

Cette déclaration occasiona une grande rumeur ; et M. Geoffroy Saint-Hilaire répondit à M. Ampère :

— « Vous êtes dans l’erreur, monsieur ; cette personne à laquelle vous faites allusion est un membre de l’académie des sciences.

— « Depuis quand ? dit M. Ampère fort étonné.