Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/406

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crité des choses qui y avaient été laissées, et l’on supposait avec quelque raison que les Turcs, vaincus, avaient pris leurs mesures pour faire disparaître à temps et enlever la plus grande partie de leurs richesses.

Ce fut Napoléon, lui-même, qui résolut ce problême. Étonné de la construction singulière de la partie du sérail appelée le trésor, il en ordonna la démolition, et lorsque le sol déblayé de ces bâtiments eut été fouillé, on aperçut à quelques pieds de profondeur des escaliers de marbre qui apparurent pour la première fois, et conduisaient dans des galeries souterraines également revêtues de marbre et ornées d’une multitude de lampes d’argent, depuis plus de dix années éteintes. Au milieu de ces galeries s’élevaient les meubles et les buffets renfermant les immenses trésors de toute nature acquis et accumulés par les mahométans depuis le commencement de leur monarchie. On restait frappé d’admiration devant cette quantité prodigieuse de richesses de tous les âges. L’inventaire seul a lui-même quelque chose de fantastique, comme les merveilles des contes de l’Orient. Et si l’empereur éprouva quelque joie à cette découverte, elle ne put se comparer à celle des savants de l’Europe lorsqu’ils apprirent que là se retrou-