On pouvait la diviser alors en deux parties bien distinctes, l’Amérique espagnole et portugaise, et l’Amérique des États-Unis. Le reste, c’est-à-dire les anciennes possessions anglaises et russes, au nord, et la totalité des Antilles, excepté Saint-Domingue, était déjà sous la puissance directe ou médiate de l’empereur.
Lors des premières guerres d’Espagne et de Portugal, le Brésil et les autres états de l’Amérique du sud avaient levé l’étendard de l’indépendance, et tenté de secouer le joug des métropoles ; mais ces tentatives, médiocrement conçues par des hommes médiocres, n’avaient produit dans ce pays qu’un état chronique de guerre civile sans amener ni défaites ni victoires décisives.
Un homme seul, d’un génie élevé et d’un caractère admirable, Bolivar, avait, en, 1820 et 1821, affranchi en deux victoires la Nouvelle-Grenade, et fondé au centre de l’Amérique une république nouvelle qu’il nomma Colombie, du nom du grand Colomb. Aussi grand politique que grand capitaine, il avait organisé le nouvel état, et, pendant deux années, il l’avait gouverné avec une administration remarquable ; mais, harcelé par l’ingratitude et les tracasseries de ses concitoyens, il avait pris le pouvoir et sa patrie en