pereur au ministre et au duc de Frioul, le général et moi avons besoin d’un tête-à-tête. »
Le grand-juge sortit, et Duroc, regardant d’un œil inquiet l’empereur et Oudet, sortit le dernier, comme à regret et en murmurant.
— « Nous voici seuls, dit Napoléon.
— « Oui ! seuls, dit Oudet avec chaleur, et je peux tout dire, et vous pouvez tout entendre ; nous voici seuls en présence, vous le despotisme incarné et au faîte de la puissance, moi la liberté mourante et vaincue.
— « Qu’est-ce que tout ceci, mon cher Oudet ? dit Napoléon avec un sourire moqueur.
— « C’est le dernier soupir de la liberté, la dernière parole d’un homme indépendant.
— « Que cela soit court, dit l’empereur en fronçant le sourcil.
— « Tant qu’il me plaira, car en ce moment solennel la parole et le temps sont à moi, et vous m’écouterez jusqu’au bout.
— « Insensé ! dit Napoléon, et il allait agiter une sonnette.
— « Attendez ! dit le général en saisissant d’une main le bras de l’empereur, et de l’autre il tirait de sa poitrine un pistolet.