Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/434

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— « Malheureux ! s’écria Napoléon. Eh quoi ! un crime, Oudet !

— « Un crime ! dit Oudet avec calme, tu ne me connais donc plus, Bonaparte ; un crime… Ce pistolet, c’est moi qu’il atteindra avant que je ne sorte d’ici, c’est ma liberté que la mort, mais avant j’ai voulu te faire entendre une dernière parole. »

En ce moment entra précipitamment le duc de Frioul qui avait entendu les exclamations de l’empereur.

— « Qu’on nous laisse donc seuls, » dit Napoléon avec fermeté.

Et Duroc sortit une seconde fois.

— « Oui, Bonaparte, il faut que je meure, je ne peux plus vivre au milieu de ton despotisme ; tu as renié ta mère, tu as étouffé la liberté sous des monceaux de gloire, et on a oublié jusqu’à son nom dans ton empire.

« Tu le sais, car ta police savait tout, et moi je n’ignorais pas ses démarches, j’avais dans ton armée galvanisé quelques cœurs pour les faire tressaillir en secret au nom de la liberté… eh bien ! tous se refroidissent en entendant ton nom, ils m’abandonnent, à peine me reste-t-il quelques fidèles amis ; mais rassure-toi, ils mour-