Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/452

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arts, paraissait toutes les semaines par les ordres du gouvernement, et allait répandre une instruction complète et transcendante dans tout l’univers.

On comprend qu’il n’était plus question de politique. La politique n’est qu’un mot sans valeur et sans idée là où existe un pouvoir universel et complet ; la politique n’est qu’une science de transition apparaissant à la ruine des états, lorsque chacun s’occupe de ces ruines, disserte sur elles et donne son plan pour les reconstruire ; c’est encore une science, qui, rêvant sur les rapports des nations entre elles, s’applique à nuire à quelques-unes en cherchant le bien des autres : mais dans la terre ainsi constituée en un seul gouvernement et avec un tel pouvoir, le mot politique n’était plus qu’un non-sens.

Il y avait bien une politique, permise seule à l’empereur, c’était la police, immense réseau enveloppant l’univers, que tout le monde sentait, et que personne n’osait apercevoir.

Napoléon fit aussi des règlements universels, sur les théâtres, sur les télégraphes, aboutissant tous à Paris et rayonnant de cette ville à toutes les extrémités du globe, machines merveilleuses qui lui permettaient d’entendre la moindre