Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/70

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L’empereur se tut, et, rapprochant le fauteuil sur lequel il venait de s’asseoir de celui du roi de France, il le regarda en face et lui dit :


« Toutes ces formules sont vaines ; je connais l’esprit de votre altesse, et mes moments sont trop pleins pour que j’aille combattre avec elle sur un terrain où j’aurais trop de désavantage : je dois m’expliquer nettement.

« Votre altesse conserve encore le titre de roi de France ; vingt-cinq ans d’infortune ont dû vous convaincre de sa vanité. C’est moi, moi seul qui suis le véritable souverain de la France, moi qui l’ai élargie jusqu’aux bords de l’Europe ; et le monde, qui ne vous connaît plus, ne sait pas même s’il y a encore des Bourbons quelque part. Vingt-cinq années de misère ont desséché leur mémoire.

« Quelque peu de souci que je puisse avoir d’une résignation inutile à mes desseins, c’est à vous de penser, prince, s’il ne serait pas à propos de quitter ce titre stérile de roi de France, qu’un autre titre et ma puissance ont absorbé.

« Cependant votre maison a été long-temps royale ; elle peut le redevenir : l’Irlande a d’assez belles provinces catholiques pour le descendant des rois très-chrétiens. Le roi Georges n’est pas