Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/96

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sins contenir à l’abri la flotte la plus nombreuse, et communiquer très-avant dans la campagne par les canaux qui avaient été creusés.

Dans le délire de leur reconnaissance, les peuples de Rome et de Naples élevèrent en l’honneur de l’empereur une statue de cent pieds de hauteur, placée sur le haut du cap et du mont Circello ; elle fut recouverte de feuilles de bronze, et dans le piédestal qui la supporte, un phare fut établi, comme si un nouveau bienfait devait brûler sans cesse en sacrifice aux pieds du bienfaiteur.

Les environs de Rome, qui offraient le spectacle de la stérilité et de la désolation, furent vaincus par l’opiniâtre habileté des ingénieurs ; on y fit d’immenses plantations ; les aquéducs relevés apportèrent sur leurs arcades, comme sur des arcs de triomphe innombrables, l’eau qui vint rafraîchir et féconder ces espaces, et dans ce cercle désert, qui entourait dans un rayon de cinq lieues la ville sainte, reparurent la vie, l’agriculture et les populations nombreuses, comme au temps des Césars.

En échange de ce bienfait, il commit une admirable dévastation en faveur de la France. La colonne Trajane fut enlevée, transportée à Paris, et élevée au milieu de la cour du Louvre,