Page:Geoffroy - Napoléon et la conquête du monde, 1836.djvu/98

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ligieux, il fit détruire les colonnes engagées du portail et les étages de croisées qui le déshonoraient. À leur place, s’élevèrent trois rangs superposés d’arcades inégales. Au bas cinq arcs immenses, au-dessus une ligne de dix plus petits, et enfin, au rang le plus élevé, vingt autres couronnés d’un attique admirable et de vingt-une statues colossales. Des colonnes toscanes, ioniennes et corinthiennes, séparaient et ornaient ces arcades, dont l’ensemble rappelait à la fois le grandiose du pont du Gard et la majesté du Colysée.

L’empereur donna lui-même le plan des canaux qui devaient servir au détournement du Tibre.

Les excavations profondes faites dans la ligne tracée par sa main impériale découvrirent des richesses immenses en antiquités, distribuées plus tard dans les musées de l’empire.

Quand le jour fut arrivé où, ces canaux étant achevés, le Tibre, ce vieux et jaune Tibre, dut quitter son lit éternel pour un lit inaccoutumé, alors, on vit cette population italienne et presque romaine de Rome se précipiter dans son cher fleuve, s’y baigner avec amour, y plonger avec joie comme pour le préparer à cette grande révolution.