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Page:George Eliot Adam Bede Tome 2 1861.djvu/29

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adam bede.

— Fiez-vous à moi, mon garçon, fiez-vous à moi. Je n’ai point de femme pour me tirer les vers du nez, et aller courir ensuite caqueter à l’oreille de chacun. Si vous voulez vous confier à quelqu’un, que ce soit à un célibataire…, qu’il soit célibataire.

— Eh bien, il a été décidé hier que j’aurais la direction des bois. Le capitaine m’a envoyé chercher pour me l’offrir, pendant que je m’occupais des mâts et des arrangements par ici, et j’ai accepté. Mais si quelqu’un vous fait des questions là-haut, n’y faites pas attention et détournez la conversation, je vous serai obligé. Maintenant, avançons ; car je crois bien que nous sommes les derniers.

— Je sais bien ce qu’il faut faire, ne craignez rien, dit Bartle en se remettant en marche. La nouvelle sera une bonne sauce pour mon dîner. Eh ! mon garçon, vous ferez votre chemin. Je soutiendrai toujours contre qui que ce soit que vous avez un bon coup d’œil pour mesurer et une bonne tête pour calculer. Eh ! vous avez eu de bonnes leçons…, vous avez eu de bonnes leçons. »

Quand ils arrivèrent en haut, la question qu’Arthur avait laissée indécise, de savoir qui serait président et qui serait vice-président, était encore en discussion ; aussi l’entrée d’Adam passa sans remarque.

« Il tombe sous le sens, disait M. Casson, que le vieux M. Poyser, étant l’homme le plus âgé de la salle, doit s’asseoir au sommet de la table. Je n’ai pas été sommelier pendant quinze ans sans connaître ce qui doit se faire ou non à un dîner.

— Non, non, dit le vieux Martin, j’ai cédé la place à mon fils. Les vieilles gens ont eu leur tour ; ils doivent laisser la place aux jeunes.

— J’aurais pensé que le plus fort tenancier avait le meilleur droit avant le plus vieux, dit Luke Britton, qui n’aimait pas beaucoup la critique sensée de M. Poyser ; voilà maître