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Page:George Eliot Adam Bede Tome 2 1861.djvu/67

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adam bede.

qu’Hetty avait rempli son devoir en dansant une fois avec le jeune chevalier, M. Poyser devait aller voir si le char était revenu les chercher, car c’était dix heures et demie, et, malgré une douce objection de sa part sur ce que ce ne serait pas bien à eux d’être les premiers à partir, madame Poyser maintint sa décision sur ce point « bien ou non. »

« Comment, vous partez déjà, madame Poyser ! dit le vieux M. Donnithorne en venant la saluer et prendre congé ; je pensais que nous ne nous séparerions d’aucun de nos hôtes avant onze heures. Madame Irwine et moi, qui sommes des gens âgés, voulons assister à la danse jusqu’à ce moment.

— Oh ! Votre Honneur, c’est bel et bon pour les gens du grand monde de rester debout à la lumière des chandelles ; ils n’ont pas le fromage dans la tête. Nous sommes restés assez tard comme cela, et il n’est pas nécessaire de laisser soupçonner aux vaches qu’on n’aura pas besoin de les traire aussi de bonne heure demain qu’à l’ordinaire. Aussi, si vous voulez bien nous excuser, nous prendrons congé.

— Eh ! dit-elle à son mari, quand ils furent en route dans le char, j’aimerais mieux avoir tout à la fois une journée de brasserie et de lessive qu’une de ces journées de plaisir. Il n’y a pas d’ouvrage plus fatigant que de se dandiner ainsi et de regarder partout sans bien savoir ce qu’on va faire après, et puis de forcer son visage à sourire comme un vendeur au marché, crainte que les gens ne vous trouvent pas assez poli. Et quand la journée est passée, il ne vous en reste rien que vous puissiez montrer, si ce n’est un visage jaune pour avoir mangé des choses qui ne vous vont pas.

— Non, non, dit M. Poyser, qui était de l’humeur la plus gaie et trouvait qu’il avait eu une fameuse journée ; c’est