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étude du tracé

traction, en plaçant, pour monter la rampe, la première machine en tête du train, et la seconde en queue, non attelée ; à la descente, les deux machines seront placées en tête. En tout cas, si les fortes rampes à franchir sont un peu longues, il sera nécessaire de ménager quelques paliers pour la reprise des machines et, en outre, de placer au sommet de la rampe une double voie d’une longueur suffisante pour permettre à la seconde machine de passer de la queue à la tête du train.

Courbes. — En ce qui concerne les rayons des courbes, il est nécessaire de faire une distinction suivant la largeur adoptée pour la voie.

Lignes à voie de 1 mètre. — Sur les lignes à voie normale, on a admis pendant longtemps que le minimum des rayons des courbes à employer en pleine voie était de 300 mètres. Mais, en présence du prix d’établissement toujours croissant des nouvelles lignes qui pénétraient dans des pays de plus en plus accidentés, l’administration des travaux publics s’est préoccupée de réduction des rayons, et une commission qu’elle avait nommée publia un rapport (Annales des Ponts et Chaussées, 1886, 2e semestre)[1], qui faisait ressortir la possibilité d’adopter, sur la voie normale, des courbes de 250, 200 et 150 mètres de rayon, lorsque la vitesse maxima des trains est respectivement de 60, 45 et 25 kilomètres à l’heure.

Les résultats des recherches de cette commission n’ont pas suffi pour modifier d’une manière sensible les habitudes des constructeurs, et une nouvelle commission fut nommée, en 1890, pour compléter ces recherches. Des expériences directes ont été faites sur la circulation dans les courbes en voie normale et en voie de 1 mètre, et sur la mesure de leur résistance à la traction. Ces expériences, dont nous avons déjà dit quelques mots[2], ont mis en lumière un certain nombre de faits importants et imprévus, principalement en ce qui concerne la voie normale, qui permet d’employer sans aucun danger des rayons de 250, 200 et même 150 mètres, ce dernier rayon devant être réservé aux lignes à faible trafic et à vitesses modérées.

D’après les mesures faites par M. Desdouits, la résistance à la traction spécialement due aux courbes peut être pratiquement représentée par la formule

δ, représentant la résistance par tonne du train entier (machine comprise),
R, le rayon de la courbe,
l, la largeur de la voie (en nombre rond 1 m 50, 1 mètre ou 0 m 60).
  1. V. Traité complet des chemins de fer, tome i, page 27.
  2. V. ci-dessus, p. 62, note 2.