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étude du tracé

peuvent être considérées comme équivalentes à des rampes de 4, 3 et 2 millimètres, et que, par suite, les déclivités maxima doivent être diminuées d’autant, lorsqu’elles coïncident avec ces courbes. Au delà de 400 mètres de rayon, les courbes de la voie de 1 mètre n’augmentent pas d’une manière sensible la résistance à la traction et peuvent être assimilées à des alignements droits.

Dès lors, voici les conclusions pratiques à tirer de ce qui précède, au point de vue de l’emploi des courbes dans les tracés des lignes à voie de 1 mètre.

On considère le rayon de 150 mètres comme la limite normale dans les tracés faciles ; mais on peut parfaitement descendre à 100 mètres dans les tracés un peu difficiles et même à 75 et 60 mètres, si les circonstances l’exigent ; sur les tramways de la Sarthe et la ligne de Beaune à Arnay-le-Duc on a même adopté des rayons de 40 mètres ; mais ce sont là des limites qu’on ne doit admettre que dans des cas exceptionnels et avec de faibles vitesses. Il y a grand intérêt, en effet, au point de vue de la résistance à la traction et aussi dans le but de diminuer l’usure de la voie et du matériel roulant, à n’employer ces faibles rayons que lorsqu’il est absolument impossible ou extrêmement coûteux de faire autrement. Il est bon de s’en tenir au rayon minimum de 100 mètres, sauf dans les gares, où les véhicules circulent sans vitesse.

Dans tous les cas, pour les chemins à voie étroite comme pour les lignes à voie normale, on ne saurait trop recommander l’étude attentive des rayons et, dans les essais successifs que l’on a à faire pour augmenter la flexibilité du tracé, de rapprocher le plus possible les degrés de l’échelle de ces essais. C’est ainsi qu’avant de descendre au rayon de 100 mètres, on devra examiner si le rayon de 125 ou 130 mètres, qui est bien préférable, ne pourrait pas être adopté.

Il résulte d’une étude faite sur la ligne d’Anvin à Calais, pour la traversée d’une vallée escarpée[1] que, sur une longueur de tracé de 2 490 mètres, une simple diminution de rayon de 150 à 130 mètres a permis de réduire le cube des terrassements de 40 700 m3 à 16 100 m3 avec le rayon de 100 mètres, le cube serait tombé à 8 100 m3.

Si, au lieu du matériel rigide ordinaire, on employait des wagons à trains articulés ou à bogies, le rayon des courbes pourrait être sensiblement diminué, même en pleine voie ; toutefois, il conviendrait, pour ne pas trop diminuer la vitesse des trains, de s’en tenir au minimum de 60 à 75 mètres.

Il est bon, par analogie avec ce qui se passe dans les tracés des lignes à

  1. Revue générale des Chemins de fer, 1er  semestre 1883. — Note sur l’influence des rayons des courbes sur les dépenses d’exécution des terrassements, par M. Arnoult.