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chemins de fer à voie étroite

voie normale, de ménager une partie droite d’une certaine longueur entre deux courbes de sens contraire ; mais, généralement, on va bien au delà de ce qui est nécessaire à ce point de vue. Une longueur droite de 20 à 25 mètres donne toute satisfaction dans tous les cas, et, dans les tracés un peu difficiles, une longueur de véhicule suffit.

Lignes à voie de 0 m 60. — On peut sans inconvénient descendre jusqu’à des rayons de 25 à 30 mètres ; mais, ainsi que nous l’avons vu, on augmente ainsi dans d’assez fortes proportions la résistance à la traction. Il vaut mieux, autant que possible, adopter 40 ou 50 mètres comme rayon minimum ; la résistance sera beaucoup moindre et la voie bien plus facile à tenir.

Une partie droite égale à une longueur de véhicule sera interposée entre deux courbes de sens contraire.

Étude du tracé des tramways ou chemins de fer sur routes. — Les principes qui régissent l’étude des tracés de chemins de fer sont les mêmes, quelle que soit l’importance de la ligne : toutefois, il faut placer dans une catégorie spéciale les tramways, que l’on construit maintenant dans des conditions d’extrême économie, en les établissant sur les routes. Voici à cet égard quelques indications empruntées au cours de M. Bricka.

Principes généraux. — Il est rare qu’une ligne puisse, sans inconvénients graves, suivre d’un bout à l’autre une série de routes ; il faut qu’en certains points le tracé quitte la route, soit à cause des déclivités trop fortes, soit par suite des rayons trop petits, soit enfin pour éviter de traverser des agglomérations où la largeur est insuffisante. Dans ces divers cas, le tracé entre en déviation c’est-à-dire que la ligne se détache de la route pour suivre une direction qui lui est propre. Le point délicat de l’étude consiste à distinguer nettement la nécessité des déviations : c’est un point fort important, car l’établissement de la ligne est plus ou moins coûteux, suivant que les déviations occupent une portion plus ou moins grande du tracé.

Déclivités. — La première question à examiner est celle des déclivités, car une rampe, modérée pour une route, peut être inadmissible pour un chemin de fer. En général, l’emploi des chemins de fer sur routes conduit à diminuer la charge des trains, ce qui n’a pas d’inconvénient grave, eu égard aux conditions modestes dans lesquelles s’exploitent les tramways : les voyageurs, qui ne font pas de longs parcours, se contentent d’un confort très restreint ; quant aux marchandises, en raison de la faible vitesse, elles peuvent être transportées dans un matériel plus léger. Il ne faut pas néanmoins se laisser aller à de trop fortes rampes, car le prix de revient de la traction est alors très élevé, quand on a à remorquer des trains à pleine charge.