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chemins de fer d’intérêt local

Enfin, les lignes d’intérêt local à voie de 1 mètre exploitées par la Société générale des chemins de fer économiques dans les départements de Seine-et-Oise, de l’Allier, de la Somme et du Cher, s’étendent sur une longueur de 350 kilomètres et correspondent à un capital d’établissement qui varie de 62 000 à 96 000 fr. par kilomètre, avec une moyenne de 66 000 fr. environ.

Ces exemples, et bien d’autres encore que l’on pourrait citer, justifient amplement la conclusion précédemment énoncée qu’un chemin de fer à voie de 1 mètre de largeur peut être facilement établi moyennant une dépense moitié moindre que celle d’une ligne à voie normale ; ils montrent en même temps que les chemins de fer d’intérêt local à voie étroite établis en France ont coûté moyennement 60 000 à 75 000 fr. par kilomètre.

Les chiffres ci-dessus s’appliquent tous à des chemins établis à travers champs ; on peut encore réduire très notablement la dépense en adoptant la solution des chemins de fer sur routes ou tramways. Il n’y pas très longtemps que ce type de voie ferrée est employé en France, et les développements qu’il y a reçus depuis quelques années sont dus principalement à la persévérance et aux efforts de M. Faliès, qui en a été le promoteur infatigable et qui est devenu le concessionnaire des tramways de la Sarthe, du Loir-et-Cher, et plus récemment de la Loire-Inférieure et de l’Ille-et-Vilaine.

C’est en 1872 que M. Faliès, qui avait une grande expérience de la construction des chemins de fer d’intérêt local, et qui avait visité en Europe un grand nombre de lignes établies d’après ce système, proposa au conseil général de la Sarthe de construire dans ce département des chemins de fer sur routes, dont l’exploitation serait faite par les agents des trains et dont la dépense d’établissement, y compris le matériel roulant, devait osciller autour du chiffre de 40 000 fr. par kilomètre.

Cette proposition était séduisante, si l’on songe qu’à cette époque il y avait bien peu de ligues ayant coûté moins de 100 000 fr. par kilomètre ; après quelques hésitations, le département de la Sarthe finit par l’accepter et, en 1880, concéda à M. Faliès, à titre d’essai, la ligne du Mans au Grand-Lucé, d’une longueur de 31 kilomètres. La dépense kilométrique d’établissement de cette ligne s’est élevée à 44 000 fr. environ.

Plus tard, de nouvelles concessions furent faites à M. Faliès dans le même département et, en 1886, le département de Loir-et-Cher lui concéda 110 kilomètres de lignes, au prix forfaitaire de 40 000 fr., payables au fur et à mesure de l’exécution des travaux. L’exploitation est faite aux risques et périls du concessionnaire, tant que la recette brute ne dépasse pas 3 500 fr. par kilomètre ; au delà de ce chiffre, il y a partage avec le département. La durée de la concession est de 50 ans.

L’économie importante réalisée dans la construction de ces chemins