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chemins de fer à voie de 1 mètre

correspond à une dépense totale qu’on peut évaluer à 60 000 ou 70 000 fr. par kilomètre.

La Compagnie d’Orléans a construit également un chemin à voie étroite pour transporter les minerais qui alimentent son usine d’Aubin, depuis Mondalazac jusqu’à la station de Salles-la-Source, située sur la ligne de Montauban à Rodez. La voie a 1 m 10 de largeur, les courbes descendent fréquemment à 60 mètres de rayon et, sur un point, à 40 ; les rails pèsent 16 kilogr. 5 par mètre courant. La dépense kilométrique a été de 50 000 fr. seulement.

M. Sévène fait remarquer, d’ailleurs, que ces petites lignes sont destinées à un service spécial et non pas à celui du public qui, par ses usages variés et ses exigences, entraîne nécessairement des dépense plus grandes. Mais il ajoute que ces lignes desservent un trafic beaucoup plus important que celui qui est généralement réservé aux communications locales. C’est ainsi que celle de Commentry à Montluçon transporte environ 300 000 tonnes par an, ce qui est un mouvement considérable.

La dépense d’établissement de ces chemins aurait été certainement plus que doublée, s’ils avaient été construits suivant le programme des grandes lignes.

Si nous prenons maintenant des lignes de construction plus récente, nous trouvons les résultats suivants[1] :

Le chemin de fer de Hermes à Beaumont (Oise et Seine-et-Oise) a 32 kilomètres de longueur ; il est établi avec une voie ayant 1 mètre d’écartement intérieur, des éclivités de 15 à 20 mm par mètre et des courbes dont le rayon minimum est de 300 mètres, sauf aux abords des gares d’un accès difficile, où le rayon est encore plus réduit. Le rail pèse 20 kilogr. au mètre courant. La dépense d’établissement s’est élevée, au 31 décembre 1884, à 76 000 fr. par kilomètre.

La ligne d’Anvin à Calais (Pas-de-Calais) à 94 kilomètres de longueur ; établie avec des déclivités maxima de 16 mm, des courbes nombreuses dont le rayon descend fréquemment à 150 et même à 130 mètres, et un rail pesant 20 kilogr. au mètre courant, cette ligne a coûté 76 600 fr. par kilomètre.

Les lignes d’intérêt local à voie de 1 mètre exploitées par la Compagnie des chemins de fer départementaux dans différentes régions de la France (Indre-et-Loire, Seine-et-Marne, Yonne, Charente) ont un développement total de 405 kilomètres ; le capital de premier établissement fixé par les décrets de concession atteint le chiffre total de 24 336 000 fr., ce qui fait ressortir à 60 000 fr. le prix du kilomètre de chemin.

  1. V. Sampité. Les Chemins de fer à faible trafic en France.