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Page:Georges Damian L’Ardente Flibustière 1927.djvu/40

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Les Aventures d’Adussias



Lorsqu’au soleil levant Adussias, portant la djellaba rouge qui, depuis peu indiquait le commandement, parut sur le pont du bateau pirate, ce fut une magnifique acclamation. Alors, se sentant aimée et certaine de garder l’équipage en mains, elle commanda que l’on allât quérir le marquis pour décider de son sort, sur ordre de Pissacier.

Mais M. de Salistrate de Baverne d’Arnet n’était pas un enfant. Il feignait évidemment de ne point comprendre le sort qui lui restait réservé en cas de rébellion de la plèbe du Saint-Elme.

Cette attitude était toutefois diplomatique. Il aimait, en effet, dans un milieu où ils paraissaient inutilisables, à user des plus délicats moyens du gouvernement. Son fidèle la Bouline l’informait, néanmoins, de tout. Aussi sut-il, avant minuit, que le Rouquin était trépassé. Il décida aussitôt de se servir de la chaloupe pour fuir. Et, à trois heures du matin, la Bouline et lui perdaient de vue le fanal de poupe du Saint-Elme.

Ils avaient, au préalable, garni leur embarcation de vivres et d’eau. Leur petite voile, par bon vent, et pourvu qu’il n’y eut pas de tempête, les ramènerait dans l’île Trissingo, la fameuse île aux trésors, en deux jours au plus.

Pissacier entra dans une rage toute espagnole en apprenant la fuite de celui qui l’avait dévêtue à la lime.