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Page:Georges Damian L’Ardente Flibustière 1927.djvu/6

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Enfin elle les entrevit, à dix pas, qui, le couteau levé, tournaient l’un autour de l’autre muettement.

— Le raisiné va prendre l’air, murmura-t-elle, en dissimulant ses seins, qui, en temps habituels, étaient toujours découverts. Il est vrai qu’il faisait froid…

Elle courut vers le lieu du combat.

— Hé, beau môme, dit-elle, prends garde que le vioque jette son couteau de loin.

— Salope ! dit l’homme aux pendants.

Et il fit un bond pour toucher son adversaire de côté,

Il eut réussi, dans sa vieille habitude des combats nocturnes, si la Belle ne l’avait fait dévier de sa route. Elle lui prit nerveusement le poignet armé.

— À toi, mon petit ami ! Ouvre-lui la panse et viens-t’en, car j’ai bien envie de coucher avec toi. Et vite…

Le jeune homme rit hautement.

— Tu n’as donc pas vu que je suis femme comme toi ?

— Maledieu, non. Mais ça ne me fait pas peur, je sais aimer les deux sexes, comme mon amant, le capitaine Rouquin.

La jeune femme au costume goudronné cria :

— Il est ici, le Rouquin ?

— Mais oui. Et le vieux, là, c’est son second.

— Alors, je lui fais grâce. Hé ! vieux, la paix, et conduis-moi au Rouquin. Je voudrais m’embarquer sur sa gabare,

— Tu arrives à temps, mais il te faudra à bord, d’autres façons que cela, dit l’autre. On part cette nuit, avant l’aube.

— Alors tout va bien. Je suis — confidences pour confidences — la maîtresse d’Adussias qui a été roué hier. Et je crois que je n’ai rien de plus pressé que de