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Page:Georges Damian L’Ardente Flibustière 1927.djvu/7

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quitter la terre pour naviguer. Car le gibet m’attend…

— Mon petit drôle, ma petite drôlesse, tu parles comme un homme, conclut le second du Rouquin.

— Paravant, demanda la fille-aux-seins-rouges, donne-moi un moment, je suis chaude de toi, ma sœur pirate.

— Je te reverrai lorsque nous reviendrons à Toulon, dit l’autre. Souviens-toi que je suis Adussias, la demi-pendue…

ii

Embarquement


Adussias et le second du Rouquin, qui se nommait Griffe-Esgourde, s’en allaient le long de la mer en écoutant les bruits de la nuit.

Leur direction était marquée par trois phares, les lumières de l’île de Porquerolles qu’on voyait au loin, malgré la pluie et le feu de proue ou de poupe des treize galères qui bruissaient dans la rade. Car elles devaient appareiller dans trois jours pour le Levant et les équipes de forçats y travaillaient constamment.

Les deux voyageurs suivaient une falaise haute au-dessus de laquelle de hauts bastions se devinaient où veillaient des soldats. On percevait, par instants, leur : « Prenez garde à vous… »

— Nous sommes là, dans le retour de rocher, dit Griffe-Esgourde à voix basse.