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six balles. Si tu la blesses, je te fais mettre à mort…

— Savoir ? murmurai-je.

— … Si tu es adroit, vraiment adroit, et que tes balles rasent son corps sans la toucher, je t’offrirai une perle, tiens ! Et il me tendit en effet une perle énorme, un peu rosâtre, qui pesait bien cinq grammes.

Je sais qu’il ne faut pas discuter avec ce genre d’hommes. Je tire d’ailleurs bien. À quoi bon, pour si peu, discuter et risquer la mort ?

Je désignais la plus grosse des deux femmes, qui semblait moins terrifiée que l’autre, et on la mit au fond de la pièce, debout sur deux escabeaux, jambes écartées et bras levés.

Puis on me donna le revolver.

— Une balle sous chaque aisselle, dit le bandit, une au-dessus de la tête, deux pour encadrer le bassin et une au sommet de l’entre-jambes. La dernière, dit-il avec un rictus, réclamera tout ton talent.

Je me mis au mur d’en face et je tirai.

La première balle alla bien, la seconde et la troisième se logèrent au ras de la conque jaune des sous-bras.

Les deux qui limitaient les hanches s’écartèrent peut-être un rien, mais c’était encore très correct.

Et j’ajustai la dernière.

Le bandit remarqua :

— On dirait que tu trembles.

Je haussai les épaules.

— Tiens.