Page:Georges Damian Mousme d amour 1928.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 12 —

Et la balle vint exactement se placer au ras du périnée, avec une précision mathématique,

— Voilà ta perle, accepta le Chinois en me tendant l’objet précieux. Ta main ne tremble pas et tu es un blanc courageux. Ce n’est pas comme celui que j’ai fait dépouiller avant-hier.

— Dépouiller ? dis-je curieusement,

— Oui, nous lui avons enlevé la peau sur tout le corps. C’était charmant. Il avait fumé cent pipes auparavant sachant ce qui l’attendait, mais pourtant…

Je ne sais ce qu’il allait dire, quand, au dehors, on entend du bruit, des paroles rauques, des appels, des pas de chevaux et tout un tumulte guerrier.

Je pensai :

— Pourvu que ce ne soit pas une caravane blanche !

Car avec la familiarité que me témoignait le pirate, et grâce à mon évident bon vouloir, je commençais d’espérer à la rencontre une issue favorable. Or, toute venue d’hommes de ma race, peut-être impatients et incapables de maîtriser leurs nerfs, ne pouvait finir que par une bataille. Mais qui peut avoir la certitude de se tirer d’une bataille, les grègues nettes ?

Je fus rassuré, ou du moins plus confiant, lorsque mon homme, ayant quitté la pièce sans hâte, revint avec un sourire ironique qui lui donnait une gueule hideuse de gargouille médiévale.

Il dit :