Page:Georges Damian Mousme d amour 1928.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 26 —

— Tu es belle, et je te prie de m’aimer.

Elle riposta en langage du pays, que je comprenais mieux que le chinois mandarinal :

— Tu es beau aussi, mais commande à ta servante, et je t’aimerai selon ton vœu,

— Quitte donc ta robe, conseillai-je.

Elle chuchota :

— Songe que tu as sept actions amoureuses à accomplir. Ne cherche pas au début à te priver des excitations qui seront utiles tout à l’heure.

Elle avait raison, en somme. Toute cette conversation, tout ce qui avait préparé la circonstance présente, depuis deux heures, constituait un véritable aphrodisiaque. Je n’avais qu’à suivre ma pente organique et, à mesure que la fatigue viendrait, la fille de Tchi, avec sa finesse de femme et le savoir de sa race, solliciterait peu à peu mes espoirs défaillants.

Je donnai un regard au décor, avant de me mettre au travail. Il y avait là cinq brigands curieux qui roulaient des sclérotiques blanchâtres entre leurs paupières bridées. L’un d’eux m’adressa méme un sourire connivent…

Et le chef des pirates fumait avec gravité, dans une pipe en porcelaine, quelque tabac anglais qui sentait le foin grillé.

La femme découverte dans le réduit à issue, que m’avait enseigné mon ami et gardien, passa avec un air indigné devant moi. Elle trouvait que toute cette comédie était infâme. Non point par son manque de