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— N’as-tu pas des pastilles de Hang-Hon-Li ?

Le Hang-Hon-Li est un poisson qui vit dans le fleuve Jaune, et dont la chair, chargée en phosphore et en iode, sous une formule spéciale, est puissamment et immédiatement aphrodisiaque.

— Il t’en faut déjà ? demanda l’autre avec ironie.

— Oui ! Cela agira pour tout à l’heure.

— Bon. Prends ceci !

Il me tendit une sorte de tabatière en ivoire avec, sur le couvercle, le doux Lao-Tseu assis sur une vache meuglante, et étalant la satisfaction philosophique propre à ce moraliste.

Je pris deux pastilles et les avalai.

La fille de Tchi me fit signe d’accourir et elle accompagna cela d’une petite mimique un peu plus que galante qui témoignait de son savoir et de ses dispositions. Je vins à elle.

— Tu es un homme de grand mérite, dans ton pays ? questionna-t-elle, tandis que nous nous installions pour procéder à la « saisie-arrêt » amoureuse.

— Pas du tout, répondis-je, qu’est-ce qui te le fait croire ?

— On m’avait assuré que, chez toi, les hommes sont choisis pour les situations importantes selon leur force avec les femmes.

— Bah !

— Certainement. Tu refuses de l’avouer, mais je crois ceux qui m’ont appris ces détails-là.

— Alors, que t’a-t-on dit ?

— Que pour être mandarin français, il fallait possé-