Page:Georges Damian Mousme d amour 1928.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 40 —

amours par ses cris. Ah ! la canaille, c’est que je lui en veux, tu sais. Je vais te dire ce qu’il m’a fait, maintenant. Un jour, j’avais rendez-vous avec sa femme dans le petit bois, derrière sa demeure, là où tu as trouvé le crapaud à trois pattes, en bronze, qui est le dieu de mes aïeux. Tu te souviens.

— Je sais, je sais ! Alors tu es informé de ce que mes terrassiers découvrent en préparant mes remblais et mes tranchées ?

— Certainement. J’ai là-bas mes espions.

— Tu es fort. Continue ton histoire.

— Voilà. J’avais donc rendez-vous avec sa femme, qui est une amoureuse bien plus experte encore que ne le sera jamais sa fille. Et pourtant, avoue que celle-ci n’est pas une novice ?

— Je le reconnais.

— Ce jour là, mon mandarin eut vent de notre entente, il suivit sa femme qui venait me rejoindre, nous guetta, et, lorsque nous nous trouvâmes, elle et moi, en telle joie que le sentiment des choses était amoindri en notre esprit, il sauta sur nous et me brisa un bâton sur l’échine.

— J’avoue, dis-je pour compatir à ce souvenir, et continuer à gagner du temps, que c’est une chose douloureuse.

— Ah ! tu vois que ma vengeance est juste et que je l’exerce avec douceur…

— Je reconnais que tu aurais pu faire pire. Mais était-ce ton devoir de tromper ce mandarin ?

— Je ne l’ai pas trompé. Sa femme seule est