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Page:Georges Damian Une sacree noce 1927.djvu/13

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— Elle ne vous ressemble pas, monsieur Hector, vous l’êtes mieux, levé ?

Tout le monde, heureux, se versa des rouges bords d’Aramon 1803, étampé, pour fêter ce témoignage.

— Car, disait Lerousti, la vérité sort de la bouche des enfants.

On servit, à ce moment exact, les poulets rôtis. Tout le monde illico en réclama les croupions.

— Il faudrait, dit avec gravité Eusèbe Mancharsor, ancien notaire à Courgigi-sur-Bouligue, et qui, à ce titre, jouissait d’une estime de premier plan, il faudrait que ces poulardes fussent toutes en croupions…

— Dame, répondit Cunéphine Lampader, qui n’avait pas renoncé à l’esprit, c’est comme ça en amour.

— Ah ! dit la société sans comprendre.

— Oui ! bien sûr. Pour un homme qui aime, sa femme est tout entière propre à satisfaire son désir et de même pour une femme, son époux est…

… tout époux, bravo ! cria Bartholomé Campistrouil enthousiaste.

Et tout un chacun applaudit avec frénésie, en jetant à la tendre Josépha des regards flambants, évocateurs et salaces, comme s’il en pleuvait.

— Citoyens, dit alors Lerondufess, en se levant, et d’un ton solennel, citoyens, l’heure des toasts est venue…

— Bravo ! continua Pilocarpitte qui était parfaitement ivre et tentait en vain de dégrafer un peu plus son corsage déjà ouvert plus bas que le nombril.

Lerondufess lui adressa un regard approbateur, puis continua :