Aller au contenu

Page:Georges Damian Une sacree noce 1927.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

v

Apéritif nuptial



On se fatigue de tout, même de comprendre, quoiqu’en dise je ne sais plus qui. On se lasse même de faire l’amour au Bois de Boulogne. Non pas que l’air y manque de pureté, le paysage d’agréments bucoliques, la verdure de charme et les passants de discrétion. Point du tout !

Mais enfin, malgré la naturelle déférence des gardes envers ceux qui pratiquent le geste repopulateur, malgré l’odeur délicate des menthes écrasées et l’entrain qui vous vient spontanément pendant ces communions avec la grande nature, il y a quelques petits cheveux au plaisir…

D’abord, on salit ses vêtements, et les teinturiers-dégraisseurs prennent fort cher pour les remettre en état. Ensuite, le sommier terrestre manque de ressorts. Enfin, on a beau avoir confiance dans son étoile et les circonstances, lorsqu’on trousse en public une moukère douée du nécessaire pour réjouir un honnête homme, on sait bien commettre un délit. Et cette idée du procès-verbal possible, nous coupe toujours un peu la chique, de sorte qu’il serait, malgré tout, plus agréable de se trouver au lit…

Et puis, la fatigue vient. Dame ! l’homme n’est pas